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Thierry CAVAILLES est un personnage surprenant. Souriant, bonhomme et discret, il a l'oeil qui pétille dès que l'on parle de ses oeuvres . Né avec un crayon à la main, il ne cesse de dessiner à longueur de journée, au point d'intégrer l'école des Beaux-Arts de Béziers dès  12 ans, avec des résultats  plus que prometteurs  puisqu'il obtient la médaille d'argent section "Dessin" dès  14 ans !

Son projet : devenir dessinateur industriel. Mais son inimitié, commune  à beaucoup d'entre nous, avec les mathématiques le ramène à la réalité et l'amène vers un apprentissage en boucherie par le biais d'une recommandation d'un ami paternel. Aussi incroyable que cela paraisse il ne va plus toucher un crayon pendant plus de  40 ans. Pas un dessin ni même une esquisse durant son parcours professionnel. D'apprenti, il apprend  à aimer ce métier, passe son CAP, devient ouvrier boucher, puis vient le service militaire qu'il rêve d'effectuer dans la marine, un navire s'apprêtant  à partir pour Tahiti. Gauguin ne doit pas être loin de son esprit, mais la hiérarchie en décide autrement, il restera  à quai, toujours dans son corps de métier initial. Cela lui permettra d'obtenir son BEP, et poursuivre ensuite sa carrière d'ouvrier jusqu'à chef d'entreprise. Il ouvre sa  1ère boucherie à 28 ans ! Il dirigera sa dernière entreprise  pendant 10 ans et la conjoncture aidant, se voit dans l'obligation de cesser son activité.

Chassez le naturel, il revient au galop. C'est en passant devant un rayon de grande surface  qu'il aperçoit un kit toile et matériel de peinture. "Je l'ai acheté par instinct" dit-il. Le virus dormait mais se réveille aussitôt. Il se replonge  à corps perdu dans sa passion initiale. Il dispose aujourd'hui de plus de  70 oeuvres dans son appartement atelier. "Je ne prévois jamais ce que je vais peindre, l'intuition seule me guide". On détecte des influences de Monet, de Gauguin, il avoue une admiration pour Goya. Il aime exprimer sa sensibilité au travers de paysages, de nus contextualisés, mais aussi d'animaux en mouvement et sa fibre occcitane en témoigne au travers de ses taureaux, chevaux camarguais.

Il ne travaille pas sur modèle vivant, sa seule inspiration le guide et il s'exclut de toute contrainte. "C'est mon côté un peur anar', je ne me fixe aucune règle, je sais ce que j'aime et ce que je n'aime pas " confie-t-il tout en souriant. Il crée "à l'affectif". Un grand sensible, qui lors de sa dernière exposition à Saint Aunès, organisée avec l'aide de la Municipalité, avait remarqué l'attraction qu'un poisson aux couleurs chatoyantes avait produite auprès des  élèves de l'école. Il leur en a fait don immédiatement.

joconde

Chaleureux, généreux, il aime également se fixer des défis. Son dernier challenge : la réalisation de La Joconde. Objectif atteint après des heures de travail. Puis "Les Baigneuses" de Delacroix. Actuellement en plein travail sur un épagneul ramenant son gibier, je l'interroge s'il sait déjà ce qu'il prévoit après. "Je ne sais pas, je n'ai jamais de projet, mais  j'avoue qu'une reproduction du Radeau de la Méduse me chatouille". Les yeux pétillent  à nouveau. A suivre... 

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B. V.