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Décidément, les réunions dans le cadre du Grand Débat auxquelles participe M. Patrick VIGNAL, député de la 9ème circonscription, se suivent mais ne se ressemblent pas.

Le débat de Saint-Aunès a réuni environ 120 participants en présence d'Alain HUGUES, Maire de Saint-Aunès.

Après une  première réunion très musclée  à Saint-Just par "des agitateurs venus de départements voisins" selon le député, et un débat dans le calme mais riche en discussions et propositions, faisant fi du programme pré-établi à Mudaison (lire notre article), la réunion d'hier soir a suscité beaucoup de réactions mais  avec  une application  à la lettre du plan en 4 points initié par le gouvernement laissant peu d'initiative et un sentiment de frustration de la part des participants.

Animé par Paul JOLLAIN, adhérent LaReM, la discussion portait donc sur  la transition écologique, la fiscalité et les dépenses  publiques, la démocratie et la citoyenneté et enfin l'organisation de l'État. avec une  précision : si un sujet ne vous intéresse pas , "vous pourrez le zapper". Les participants n'en auront pas l'occasion, ni le temps.

Notre confrère correspondant de presse du Midi Libre, et fonctionaire d'état, Hervé IFFRIG en a fait les frais. Ce dernier relevait les problèmatiques concrètes telles que le mode de gouvernance actuel, l'équité entre les citoyens (un fonctionnaire d'état doit disposer d'un casier judiciaire vierge pour exercer, mais pas les députés qui votent les lois), l'utilité du Sénat et l'oppression fiscale. Questions restées sans réponse, "ce n'était pas le sujet du 1er point..."

IMG 20190207 184309Les participants ont donc suivi le modèle exigé, mais sans  réelle passion pour la transition écologique. 

Stessy, du groupe gilet jaune Saint-Aunés - Baillargues (auparavant reçue avec une délégation dans la journée par le député) relevait la contradiction de nous demander d'être vertueux et sensibilisés sur ce sujet alors que l'État autorisait un forage dévastatateur en Guyane pour des mines d'or. D'autres acteurs avec une fibre  plus écologiste regrettaient la généralisation des SUV et 4x4, l'absence de taxation du kérozène pour les bateaux et les avions. Les plus sceptiques enfin, affirmant que la transition n'était qu'un moyen de plus de taxer les citoyens. Patrick VIGNAL avoue "sur la taxation du gas-oil au nom de l'écologie, on vous a menti ". 

Une revendication unanime, il ne pouvait  y avoir de politique écologique acceptable si elle n'était pas associée  à une action sociale forte. 

Concernant la fiscalité et les dépenses, un constat : la dette française s'élève à 2 380 000 milliards d'euros !

Le débat fût beaucoup plus animé  à ce moment, Paul JOLLAIN nous fournissant de nombreux chiffres, issus de la Cour des Comptes, qui suscitèrent de nombreuses réactions.

Pour 1.000 euros dépensés, 525 reviennent  à la solidarité nationale, 31 € à la Défense, 4 € à la Justice, etc...et "seulement" 1 euro pour l'Assemblée Nationale, Le Sénat et le Gouvernement confondus. Ce 1 euro peut sembler  donc très faible, mais  à aucun moment  on ne précise le nombre de bénéficiaires concernés ce qui soulève une fois de plus la problématique récurrente de la redistribution. Autre question d'un intervenant : quelle est l'utilisation de ces  montants (personnels, matériels, "crayons"). Tout le monde s'accordant sur le besoin d'une transparence complète et sur la nécessité de donner  à la Cour des Comptes la capacité d'exercer un pouvoir de coercition auprès des responsables de ces dépenses mal gérées ou excessives.

"Il faut absolument décrocher le PIB du bonheur".

Difficile de parler  réellement du pouvoir d'achat dans ce schéma de débat très contraignant. Mais un intervenant a tout de même réussi à développer son opinion : Notre obligation de croissance, des 3% de PIB  à ne pas dépasser,  entrainent  un mal-vivre de la population qui ne dispose pas de  moyen pour se nourrir, se  loger, accéder à la propriété. Des exigences de vie naturelles dont l'être humain a besoin pour se rassurer et s'épanouir.

Les critiques ont fusé sur la loi alimentation garantissant 10% de marge aux grands distributeurs sans garantie de reversement aux agriculteurs, la décentralisation des responsabiltés aux Régions avec des moyens financiers rognés chaque anné et des routes dans un état dégradé. "On a remplacé les travaux par des panneaux route abimée".

Patrick VIGNAL a également  critiqué  l'exercice par certains parlementaires d'un mandat national tout en gardant une activité professionnelle extérieure. Il a confirmé à demi-mots que le vote blanc serait bel et bien comptabilisé et demandé  à l'assistance son avis sur le vote obligatoire provoquant des positions très diverses.

22h, le député décide que le débat s'achève. Pour ceux à qui on avait promis qu'il n'y aurait aucune question tabou, la méthodologie strictement appliquée et le temps limité auront eu raison de leur désir de se faire entendre. 

Prochaine occasion le 13 février  à Candillargues.

B.V.